Le manque de semence empiète sur la
production, mais le Nigeria reste le pays le plus friand de cet aliment made in
Cameroun.
Pas de trace de riz produit au Cameroun
sur les étals dans les marchés Mboppi, Central ; Congo ; sillonnés ce
mercredi 25 juillet 2012. Inutile d’exiger le riz de Ndop, cultivé dans la
province du Nord-Ouest, ou celui de Tonga, produit à l'Ouest. Ces riz ne
courent pas les rues, comme son concurrent importé. Le riz parfumé camerounais
de marque Olis, qu’annonçait l’association « Horizon sud » à travers son projet
de réimplantation de la riziculture dans les régions du sud, centre et l’est,
en 2010, est invisible sur le marché.
En effet, le riz produit au Cameroun
souffre d’une « forte » concurrence face au riz importé. En 2010, la
production locale du riz était estimée à 120000 tonnes, contre 366483 tonnes de
riz importés. La production locale était donc repartit comme suit 80000
tonnes pour la Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de
Yagoua (Semry), 20000 tonnes pour), la Société de développement de la
riziculture dans la plaine des Mbo (Soderim), et l’Upper Wun valley development
authority (l’Undva) et 20000 tonnes produites par les petits cultivateurs. Une
quantité « insuffisante », étant donné que les besoins de
consommation en matière de riz sont estimés à 400 000 tonnes par an ;
souligne le délégué régional du commerce pour le Littoral.
Cependant, le peu de riz produit
localement ; soit environ 50.000 tonnes par an est cependant en grande
quantité exportée en direction de pays comme le Nigeria, apprend-on à la
délégation du commerce. D'où le recours aux importations, dont la quantité
augmente sans cesse. Des sources à la délégation, confient que le riz
camerounais exportés est « plus chers » que le riz importé.
Ici comme dans les marchés, personne n’a pu nous donner le prix exact de
ce riz. A en croire certains exportateurs, le riz produit localement est
de «moins bonne qualité que le riz importé ». Délégué régional de la
Chambre d’agriculture, de pêche, de l’élevage et des Forêts pour le Littoral,
Gilbert Konango, soutient que la faible productivité des usines existantes, la
qualité des semences, les coûts élevés et les difficultés du transport, sont
des obstacles qui altèrent sur la qualité et la quantité du riz camerounais. On
estime à 191 milliards le coût de l’implémentation de la Stratégie nationale de
développement de la riziculture (SNDR).
Difficultés
La production locale du riz reste encore
très faible. La Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de
Yagoua (Semry), qui gère la production locale, en génère seulement 80 000
tonnes par an, soit moins de 1/5e de la demande nationale qui est estimé à
400.000 tonnes. Délégué régional de la Chambre d’agriculture, de pêche, de
l’élevage et des Forêts pour le Littoral (Capef/Lt), Gilbert Konango, souligne
que les difficultés à produire un riz local à des prix compétitifs par
rapport au riz importés s’expliquent par le manque de semence de riz. « Même
si les producteurs camerounais veulent cultiver le riz, trouver les semences
n’est pas facile. Et, nos instituts de recherche ne font pas de recherche sur
le riz », expliquait-il dans un entretien accordé au quotidien de
l’économie.
La difficulté est perceptible dans les
différentes formes de riziculture. Ainsi, pour la culture pluviale, la
difficulté majeure provient de l’accès aux intrants (engrais, pesticides et
herbicides), essentiels pour assurer la rapidité de production et limiter la
destruction des semences, qui sont à des prix inaccessibles pour les
riziculteurs pas très organisés. « Dans les années 90, les riziculteurs
recevaient des intrants à crédit et étaient encadrés dans l’allocation des
parcelles, le traitement du paddy produit, contre une redevance sur la
production, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui », explique le
délégué de Capef/Lt.
Concernant la production du riz par
irrigation, l’état des infrastructures d’irrigation et l’insuffisance des
infrastructures hydro-agricoles constituent les faiblesses majeures. La rareté
des outils de décorticage du paddy en riz blanc, est également un handicape.
Des agriculteurs sont d’ailleurs obligés de vendre du paddy ou de sous-traitter
quand cela est possible avec la Semry, pour accroitre la production.
Celle-ci, avec des moyens limités, essayent tant bien que mal de
maintenir l’activité dans les rizicultures de Maga et Yagoua. Mais les
résultats sont « maigres ». La suppression des subventions aux
agriculteurs a fait également disparaître les riziculteurs privés. L’Etat pour
continuer à intéresser les quelques riziculteurs privés encore en place vers la
riziculture pluviale, a mis en place une stratégie de subvention estimée à 49
milliards de francs CFA pour produire 700000 tonnes de riz pluvial à l’horizon
2018.
Christelle Kouétcha
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