Plusieurs
entreprises étrangères spécialisées dans la valorisation des déchets
n’ont pas pu implanter leurs activités faute d’incitation.
Des projets de
valorisation des déchets plastiques n’en finissent pas de naître au Cameroun.
Mais, bon nombre d’entre eux ont encore du mal à faire reculer le niveau de
pollution. Pour certains promoteurs d’entreprises de valorisation de déchets,
le financement reste un énorme problème. Surtout que, soutiennent ces derniers,
l’industrie de valorisation des déchets nécessite des investissements lourds et
des équipements de pointe très coûteux.
Les rivières sous-l'emprise des bouteilles plastiques |
Equipements coûteux
Porteur de projet de valorisation de
déchets, Gérald Ntang, explique par exemple qu’il faut débourser au moins 80
millions de FCFA pour une ligne d’au moins 500 tonnes par mois. Et, à côté de
ces équipements, l’entrepreneur doit se munir entre autres des autorisations
des différents ministères, réaliser des études d’impact, se munir d’un permis
environnemental... Bref, « cela reste une sinécure et il faut vraiment
avoir un soutien financier de poigne. En plus, vous allez faire face à la
lourdeur administrative qui a un coût » analyse-t-il.
Fonds
national de l’environnement et du développement durable
Néanmoins, il
faut relever que l’absence de la mise en place effective du Fonds national de
l’environnement et du développement durable, renforce davantage ce problème de
financement. A en croire des experts du ministère en charge de l’Environnement,
ce fonds devait permettre aux entrepreneurs dans le domaine vert, de bénéficier
des subventions pour les aider à faire décoller cette filière.
Ce fonds a
été institué par la loi cadre relative à la gestion de l’environnement de 1996.
Depuis avril 2004, les ministres en charge de l’Environnement qui se sont
succédés ont annoncé en grande pompe la mise en place de ce fonds. Sans suite.
Les bouteilles plastiques |
Faible niveau de collecte
A ces
difficultés de financements, le promoteur de Red-plast, Alain Rodrigue Ngonde,
souligne la faible quantité des déchets collectés. Selon lui, le
gouvernement devrait accompagner un programme national de collecte sélective,
pour une sensibilisation des populations. « Une entreprise de recyclage, ne peut
pas se mettre en place si la collecte n’est pas efficace. Mais,
aujourd’hui on n’est pas encore arrivé à une collecte sélective et tout cela
handicape le démarrage des activités », explique-t-il. Cette même raison
est avancée par des entreprises étrangères de valorisation des déchets
qui ont voulu s’installer au Cameroun.
Au cours de
l’année 2014, pratiquement cinq entreprises étrangères avaient manifesté leurs
intérêts à s’ouvrir au Cameroun. Mais, jusqu’à ce jour aucune de ces structures ne s’est encore déployée sur le terrain. Certains de ces promoteurs
estiment que le gouvernement ne met pas encore à leur disposition des mesures
incitatives pour les encourager à s’installer.
L’un d’entre eux qui a requis
l’anonymat, s’indigne par exemple que des sociétés qui jouent le rôle de
dépollueurs soient imposées avec les mêmes taxes que les entreprises
commerciales. « Un dépollueur qui paye les mêmes taxes pratiquement que les
entreprises commerciales et en plus ne reçoit pas de subvention pour un secteur
qui vit essentiellement des subventions, c’est difficile », souligne-t-il.
Des pavés fabriqués à l'aide des déchets plastiques |
Des campagnes non productif
Et, pour les
entreprises locales qui ont mis en place certains projets de collecte et de
recyclage de déchets de plastiques, l’on constate souvent que cela ne dure que
le temps de l’annonce.
Bien plus, fait observer les acteurs de ce secteur, les
entreprises parfois responsables de la présence des déchets plastiques,
utilisent les campagnes de sensibilisation des collectes de déchets plastiques
que pour se faire une notoriété ponctuelle et non pour servir l’environnement.
« Le tapage médiatique sur les opérations ne dure que le temps de la
mouvance médiatique, après plus rien. La population aura plus retenue le nom de
l’entreprise, que le message de débarrasser la nature de ces déchets »,
indique Didier Yimkoua, environnementaliste...
Christelle
Kouétcha
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