La production de la Sonara est devenue
insuffisante pour satisfaire la demande nationale, et l’entreprise ne dispose
plus d’une trésorerie solide.
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La production de la Sonara en chute libre |
Cela n’a pas
été suffisamment mis en exergue, mais le gouvernement du Cameroun, à travers
son ministre de la Communication a formellement révélé que l’augmentation des
prix des carburants au Cameroun a été causée par l’effondrement de la Société
nationale de raffinage (Sonara). Selon Issa Tchiroma, la Sonara n’est plus en
mesure de satisfaire la demande nationale.
L’entreprise étatique, a depuis le début de l’année 2014, connu une
baisse drastique de sa production de l’ordre de 41%. Ainsi, elle est partie de 340 m3/heure à
200m3/heure. Sans cette baisse imposée par les circonstances, les unités de
production de la Sonara devaient être aujourd’hui « en arrêt total »,
précisait le Mincom au cours d’un point de presse à Yaoundé, en début du mois
de juillet.
Plus grave, cette
importante réduction a contraint la société à recourir aux importations des
produits finis. Ces produits importés et
vendus sur le territoire national, sont donc sujets aux fluctuations des cours
mondiaux de plus en plus croissants. Et, la Sonara, à travers laquelle l’État
intervient pour opérationnaliser la subvention des prix des hydrocarbures à la
pompe, n’a pas pu résister aux dépenses « colossales » des
importations. Car, l’entreprise endettée, ne dispose pas d’une trésorerie
qui lui permet aujourd’hui d’avoir des lignes de crédits, apprend-on. L’entreprise
étant dépourvue de lignes de crédit, « n’a
plus la possibilité d’acheter le pétrole brut en quantité suffisante »,
révélait le Mincom.
Il a fallu donc
augmenter les prix à la pompe, car, selon le porte-parole du gouvernement, la
Sonara est au bord de l’effondrement. Surtout que, l’Etat dans sa politique de
subvention n’a même pas encore honoré ses engagements. Issa Tchiroma, au cours du point de
presse, avait même à titre illustratif affirmé que pour l’année 2014, 220
milliards de FCFA avaient été budgétisés pour couvrir les manques à gagner de
la Sonara. Cependant, parvenu au mois de juin 2014, ces prévisions sont déjà en
dépassement de plus de 100 milliards de FCFA, et les projections pour la fin de
l’année, estimées quant à elles à 450 milliards de FCFA, au lieu de 220
milliards initialement prévus. L’entreprise a elle aussi les difficultés à
honorer ses engagements envers ses partenaires financiers. Les créances de la
Sonara se situent à l’heure actuelle de 300 milliards de FCFA, avec un cumul
des impayés qui s’élève à 550 milliards de FCFA, apprend-on. Les fournisseurs
de l’entreprise publique sont d’ailleurs devenus très frileux à lui livrer le
pétrole brut.
Christelle Kouétcha
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